Comité Chômeurs - Salariés Alfortville

C.C.S.A.

Porte parole : Daniel Petri
Comité chômeurs & salariés d'Alfortville - CCSA - 136 ter rue Etienne Dolet - 94140 Alfortville
ccsa94@orange.fr

5 juin 2011

Pour l’interdiction pure et simple des expulsions

communiqué 381

 

Le 15 mars 2005, des députés, dont Monsieur Rouquet, votaient pour une proposition de loi décrétant :

« Toute expulsion poursuivie à l’encontre du locataire d’un local à usage d’habitation au seul motif du défaut de paiement des loyers, charges locatives ou indemnités d’occupation, ou en raison de difficultés économiques et sociales, est interdite.( …) »

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Cette proposition de loi ne fut pas adoptée mais nous aurions pu espérer que le Maire d’Alfortville prenne, comme d’autres maires du Val-de-Marne, un arrêté municipal interdisant les expulsions de logement ou qu’il pèse de tout son poids, notamment auprès du principal bailleur social de la ville, pour les empêcher. Au lieu de quoi, il a laissé faire, se retranchant derrière le « droit de propriété » ou en spéculant sur l’existence hypothétique de « mauvais payeurs ». Or, dans la réalité, l’immense majorité des familles menacées d’expulsion ou expulsées, le sont parce qu’elles n’arrivent plus à faire face aux dépenses vitales, du fait de la pauvreté ou de la maladie.

De plus, il est de plus en plus difficile d’obtenir l’aide du Fonds de solidarité Habitation pour apurer les dettes de loyer. Les bailleurs mettent de plus en plus souvent leur « veto » aux demandes instruites par les services sociaux qui, de leur côté, instruisent de moins en moins souvent ces dossiers.

Il est rare que le Maire ou ses représentants reçoivent les familles en détresse, il est ra re qu’elles obtiennent des réponses à leurs courriers. Ce qui débouche parfois sur des expulsions particulièrement barbares, comme l’expulsion de cette femme atteinte d’un cancer et en chimiothérapie au moment où elle a dû quitter les lieux, sans solution d’hébergement par les services sociaux.

Il est temps de rompre le silence sur cette forme criante d’injustice sociale, d’un autre âge, qu’est l’expulsion de familles entières, d’enfants dont la scolarité est bafouée, de salariés licenciés ou réduits à la précarité et qui s’apparente, de fait, à une forme d’épuration sociale. Il est temps de rompre l’isolement des familles victimes de ce déni flagrant du droit au logement.
La population en difficulté n’est pas responsable de la crise, elle n’est pas responsable de la vie chère et des loyers trop élevés.

Voilà pourquoi, nous attendons de la municipalité et des élus qu’ils prennent un arrêté municipal interdisant les expulsions sur le territoire d’Alfortville, conformément au droit à la dignité dont ils se revendiquent.